Georges Pioch, Les dieux chez nous (1912) ⮑ “ Une petite femme qui vit légèrement sur le boulevard est une aventure innombrable et méconnue. A la bien pénétrer, on se prendrait de mépris, sans doute, pour l'aventure qu'accomplissent en eux certains bandits ou héros. Mais il n'est permis qu'à de très rares douleurs de savoir que le miraculeux, ici-bas, c'est, surtout, ce qui est normal et quotidien. Or, dans tous nos jours de Paris, il y a le contact de misère et de fleur d'une petite femme qui vit légèrement sur le boulevard. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
La ville lumière… (1909) ⮑ “ Le boulevard Montmartre ! Un affreux quartier pour un théâtre ! C'était presque la campagne, il n'y avait pas une seule de ces grandes maisons que vous voyez là. Rien que des petites échoppes à un seul étage, des espèces de méchantes baraques de bois et les deux petits panoramas du sieur Boulogne (de là vient le nom de passage des Panoramas formé sur l'emplacement de l'hôtel de Montmorency-Luxembourg) . Pas de trottoir. le sol en terre battue entre deux rangées d'arbres. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Alexandre Dumas, Paris et les parisiens au XIXe siècle… (1856) ⮑ “ Les habitués du boulevard des Italiens appartiennent à ce que l'on appelle-le monde élégant, qui n'est pas toujours le monde comme il faut, et encore moins le grand monde. Ce sont plus particulièrement les oisifs, les désœuvrés, les étrangers, ou ces artistes à la fois laborieux et flâneurs, qui devançant le chant du coq, accomplissent vaillamment la tâche matinale, et ont fini leur journée à deux heures, quand le monde s'éveille et commence la sienne. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Louis-Philippe Ier, Pensées et opinions de Louis-Philippe sur les affaires de l'État… (1850) ⮑ “ L'instruction publique est le meilleur boulevard de l'ordre social contre les attaques qui pourraient le troubler; elle n'est pas faite seulement pour les savants auditoires, elle est aussi pour les classes pauvres, pour celles qui ont tant besoin de lumières afin d'apprécier les avantages de la sagesse et de la morale. Les progrès de l'instruction sont à la fois ceux de la morale, de la raison et du bon sens. Les jeunes gens rentrant dans leurs familles , y reviennent non seulement plus instruits, mais meilleurs qu'ils n'en étaient sortis. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Paul Féval, Le Fils du diable ⮑ “ Le long du boulevard, vous ne voyez que passants de mauvaise humeur, traînant la jambe et roulant des yeux sans pensée. Çà et là, une voiture bourrée de gens ivres, vomit par ses deux portières d’ignobles invectives et des cris enroués. Quelque paletot trop court laisse passer la frange ternie d’un costume de débardeur : — c’est un étudiant en droit de quarante ans, maltraité par la fortune, qui regagne son lit froid, en songeant aux conquêtes qu’il aurait pu faire. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Henri Maret, Le Tour du monde parisien ⮑ “ Sceptique, il se croit blasé ; fils de son siècle, il vit avec des courtisanes, parle politique au café, bourse au boulevard. En un mot, c’est un homme sérieux, dont l’argent est le seul dieu, et l’on ne peut connaitre les prières qu’il adresse à sa divinité, ni ce qu’il attend d’elle, puisque le dégoût des plaisirs habite son âme et que la débauche a usé son corps [1] . Pour la femme, c’est bien pis ou c’est bien mieux : il n’y a plus d’intermédiaire entre la femme vertueuse et la prostituée ; la corruption est entière ou elle n’est pas. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Louis Veuillot, Les odeurs de Paris (1867) ⮑ “ La nature n'est pas si lente ouvrière que vous croyez. Elle a déjà façonné quantité de « têtes pareilles ; » il y en a des centaines sur le boulevard et une au moins par. rédaction de petit journal. Vous n'avez guère cherché,, si vous croyez qu'il est, difficile de trouver des hommes qui soient dans l'essentiel ce que Henri Heine a été, et vous n'écoutez guère, si vous n'entendez pas partout le bel accent de son âme dévouée au genre humain! ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Laurent Mongin, Toulon… (1904) ⮑ “ C'est le Boulevard du Littoral, une des promenades les plus belles et les plus fréquentées des environs de Toulon. (3) . De cette avenue, véritable terrasse suspendue à une très grande hauteur au-dessus de la mer, l'oeil découvre des horizons et des paysages d'une indicible majesté. Tout au bas et presque cachée, en certains endroits, sous un dôme fait de rochers escarpés, se déroule une plage accidentée à qui les embellissements successifs dont ce quartier a été l'objet, n'ont point fait perdre encore son pittoresque aspect primitif. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Gaston Jollivet, Souvenirs de la vie de plaisir sous le second Empire (1927) ⮑ “ Un jeune homme sort de dîner, joyeux comme pinson, abominablement gris. Le plein air l'achève. Sur le boulevard il va trébucher contre un arbre, quand une raccrocheuse l'empoigne, le traîne jusqu'à un fiacre et l'emporte dans sa « turne »; là elle l'étend tout habillé sur le lit où il ne tarde pas à ronfler comme vingt tuyaux d'orgue et ne bouge pas tout le temps que la femme tâte les vêtements, en tire un portefeuille, y trouve des cartes de visite du monsieur, lit le nom et l'adresse deux fois pour être sûre de ne pas s'être trompée puis, le tout ayant été remis en place, se couche. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Maurice Du Seigneur, Paris… (1889) ⮑ “ Paraître, se mettre en évidence, faire parler de soi, tel est le désir de chacun, aujourd'hui; ce n'est pas en restant dans sa maison qu'on y parvient; la rue et le boulevard sont là, et l'on va s'y afficher en personne. On recherchait le décorum dans l'ancienne société, on recherche davantage la décoration dans la nôtre. Les petites rosettes de toutes nuances, aussi étranges qu'étrangères, qui s'attachent aux boutonnières, ne sontelles pas elles-mêmes une sorte de réclame individuelle, dont les porteurs ressemblent quelque peu aux hommes sandwichs, qui arpentent nos trottoirs. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Victor Hugo, Les Misérables (1862) ⮑ “ Le désespoir bâille. On peut rêver quelque chose de plus terrible qu’un enfer où l’on souffre, c’est un enfer où l’on s’ennuierait. Si cet enfer existait, ce morceau du boulevard de l’Hôpital en eût pu être l’avenue. Cependant, à la nuit tombante, au moment où la clarté s’en va, l’hiver surtout, à l’heure où la bise crépusculaire arrache aux ormes leurs dernières feuilles rousses, quand l’ombre est profonde et sans étoiles, ou quand la lune et le vent font des trous dans les nuages, ce boulevard devenait tout à coup effrayant. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Joseph Méry, Salons et souterrains de Paris… (1858) ⮑ “ Lecerf me connaît bien. Je suis libre comme l'oiseau des arbres ; je déteste les cages, le moindre barreau me ferait fuir au bout du monde. Il me faut le' boulevard, la foule, le bruit, l'enivrement, les chevaux, le théâtre, le restaurant, la table, le bal, les visites, les amoureux, les artistes, les coulisses, le soleil, les bougies, les parfums, tout ce qui nous emporte dans le tourbillon d or et de soie, et nous fait vivre dans l'extase, et nous étourdit sur la pensée de la mort !. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Paul Belon, En suivant M. Carnot… (1893) ⮑ “ Le scepticisme, la blague, l'esprit frelaté du boulevard, le je m'en fichisme fin de siècle, l'art décadent, la littérature détraquée, n'ont fait qu'effleurer les populations rurales et ont à peine contaminé, à la surface, celles des grandes villes. La province en elle-même a ses défauts et ses vices que de puissants romanciers ont su montrer dans leurs observations, précises comme des procès-verbaux, et que nous ne cherchons pas à nier. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Jules Pau, La délivrance de Paris… (1871) ⮑ “ Il n'est presque pas une rue, un boulevard ou une place qui ne porte les traces de la terrible lutte des huit journées ; partout où les insurgés ont passé, ils ont laissé des désastres ou des ruines, qui les maudissent dans le présent et qui les flétrissent dans l'avenir. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Émile Gaboriau, Le petit vieux des Batignolles ⮑ “ Notre siècle offre la plus riche collection de jeunes vieillards aux lèvres pendantes, aux yeux hébétés, lions éreintés et sans crinières qui traînent, au soleil du boulevard, leur existence flétrie (sans compter ceux qui préfèrent un coup de pistolet) , et qui, rendus fous par la satiété, l’impuissance et le désir, feront faire un pas de plus à la civilisation du vice. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Paul Adam, Le Conte futur ⮑ “ Large, bien balayé, éclairé de globes électriques, le boulevard traverse la ville entre des bazars somptueux, qui alternent avec des palais pour Compagnies d'assurances, Sociétés métallurgiques, banques de crédit. Il s'y promène des messieurs évidemment orgueilleux de leurs soucis et des femmes promptes à aimer pour l'avantage de leur bourse ou de leur coeur. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Angelo de Sorr, Manuel du parfait légitimiste (1872) ⮑ “ Il est sage que le légitimiste n'attende pas pour se marier que sa santé soit trop délabrée ; il est certainement très comme il faut de ruiner son estomac dans les cabarets du boulevard, de perdre ses cheveux et ses dents dans les boudoirs des Champs-Elysées, mais la simple raison vous dicte de conserver quelque force afin de pouvoir continuer sa race, et quelque énergie 10 MANUEL intellectuelle pour défendre l'autel et le trône, qui menacent, eux aussi, de se délabrer. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
George Sand, Histoire de ma vie ⮑ “ Je n’y ai jamais trop chaud, ni trop froid. J’aime mieux les arbres poudreux du boulevard et les ruisseaux noirs qui les arrosent que toutes vos forêts où l’on a peur, et toutes vos rivières où l’on risque de se noyer. Les jardins ne m’amusent plus, ils me rappellent trop les cimetières. Le silence de la campagne m’effraie et m’ennuie. Paris me fait l’effet d’être toujours en fête, et ce mouvement que je prends pour de la gaîté m’arrache à moi-même. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Paul Eudel, L'Hôtel Drouot et la curiosité en 1884-1885… (1886) ⮑ “ On a bien raison de dire que la vie est un perpétuel recommencement. A peine étais-je revenu de villégiature que les feuilles des arbres se sont mises à tomber sur le boulevard et les catalogues sur ma table. C'est la pluie ordinaire de l'automne : la mort d'un côté, la vie de l'autre. Et quelle vie chantent ces catalogues! Toujours le même refrain : liquidation forcée, vente après dècès, adj udication après faillite! ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Henry Murger, Propos de ville et propos de théâtre… (1858) ⮑ “ Le Monsieur qui s'occupe de littérature aime à traiter les écrivains. Quand il en rencontre un de sa connaissance sur le boulevard, il l'emmène volontiers dîner, et choisit dans le restaurant la place où il sera le mieux en vue. Dans les théâtres, où il assiste à toutes les pièces nouvelles, il affecte de n'en suivre la représentation qu'avec indifférence. Il laisse échapper tout haut ses impressions par des demi-mots, des gestes qui attirent sur lui l'attention des voisins. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Joseph Méry, Une histoire de famille… (1856) ⮑ “ A Paris, il y a des printemps qui continuent l'hiver jusqu'au mois de juin : les arbres sont verts, les jours longs, les fraises mûres, mais la pluie tombe, le ciel est gris, le pavé noir. Aux embouchures des passages du boulevard , stationnent des provinciaux mélancoliques qui attendent un fiacre ou un rayon de soleil, invisibles tous deux. Sur la porte des restaurants et des cafés, les maîtres contemplent l'absence du promeneur avec des yeux funèbres, et répètent sur tous les tons cette phrase : — A-t-on jamais vu un printemps comme celui-là! ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Fernand Kolney, Le salon de Madame Truphot… ⮑ “ Car c’est un fait à noter, un trait précieux des mœurs contemporaines: les marlous bourgeois ne lésinent jamais sur le point d’honneur. Ils s’envoient réciproquement des témoins à tour de bras, se hâtant, du reste, de se modeler ainsi sur leurs collègues du boulevard extérieur. Ceux-ci vident leurs querelles au couteau, illuminent leurs écailles de l’éclair du surin, sont très chatouilleux sur les atteintes portées à leur lustre individuel et font tête au sergot en la suprême défense du sanglier coiffé par les chiens, qui joue du boutoir en toute beauté. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Marcel Proust, Du côté de chez Swann (1913) ⮑ “ Certes, dans les habitudes de Mlle Vinteuil l’apparence du mal était si entière qu’on aurait eu de la peine à la rencontrer réalisée à ce degré de perfection ailleurs que chez une sadique ; c’est à la lumière de la rampe des théâtres du boulevard plutôt que sous la lampe d’une maison de campagne véritable qu’on peut voir une fille faire cracher une amie sur le portrait d’un père qui n’a vécu que pour elle ; et il n’y a guère que le sadisme qui donne un fondement dans la vie à l’esthétique du mélodrame. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Philibert Audebrand, Ceux qui mangent la pomme… (1882) ⮑ “ Les affaires sont les affaires. Vous êtes charmante, mais vous recevez trop de monde. Moi j'aime la solitude à deux. Je suis une nature poétique : une chaumière et un cœur, voilà mon programme, pourvu quela chaumière soit située boulevard Malesherbes et le cœur logé dans un corps comme le vôtre et assaisonné d'un esprit de démon, toujours comme le vôtre. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Eugène Paignon, Code des rois… (1848) ⮑ “ Le premier des devoirs d'un roi est de res- 85 pecter les droits de tous, comme le premier de ses intérêts est d'inspirer à la nation cette confiance salutaire, que le trône constitutionnel est le véritable boulevard des libertés publiques, et que lui seul peut assurer à la France le maintien de son honneur au dedans et au dehors. Le but de tout gouvernement, l'objet de son institution, doit être de maintenir à chacun le libre et entier exercice de ses droits ; mais chacun doit se renfermer dans ce que la loi autorise. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Mikhaïl Lermontov, Un héros de notre temps ⮑ “ Aussi de molles sensations remplissent tout mon être. L’air est pur et doux comme un baiser de jeune fille, le soleil chaud, le ciel bleu. Que faut-il de plus, ce me semble ? Pourquoi existe-t-il des passions, des désirs, des regrets ? Mais il est temps, et je vais à la fontaine Élisabeth, où, dit-on, se rassemble toute la bonne société des eaux. . . . . . . . . . . En descendant au milieu de la ville j’ai parcouru un boulevard sur lequel j’ai rencontré quelques groupes tristes, qui gravissaient lentement la montagne. Ce sont en grande partie des familles de riches propriétaires de steppes. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Jules Lemaître, Les Contemporains… ⮑ “ Je vous assure, ma cousine, que je suis presque invulnérable derrière mes peupliers. Ce n’est pas tout. J’ai le jugement bien meilleur et l’esprit bien plus large qu’à Paris. Rien de plus étroit que le point de vue d’un chroniqueur du boulevard ou d’un homme politique. Ici, je vois de tout près et je conçois clairement un genre de vie absolument différent de celui que je mène huit ou dix mois de l’année. Je m’aperçois que des choses qui passionnent là-bas nos politiciens n’intéressent en aucune façon mes voisins les paysans ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Eugène-François Vidocq, Les vrais mystères de Paris ⮑ “ On dit que l'amour porte un bandeau, je crois plutôt qu'il en met un sur les yeux de ceux qui veulent troubler les plaisirs de ceux qu'il favorise.Le mari était d'autant plus furieux, que ses malheurs, il le savait, étaient connus des habitués, de tous les cafés fashionables du boulevard Italien, et que chaque fois qu'il entrait dans un de ces établissements, son arrivée était saluée par quelques-uns de ces sourires ironiques que les maris mêmes n'épargnent pas, à ceux d'entre eux qui sont... malheureux. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Nestor Roqueplan, Parisine… (1869) ⮑ “ Les Turcs enferment des femmes dans un harem, mais il les nourrissent, les honorent et les parent. Nous n'enfermons pas les tristes créatures qui font j de nos plaisirs leur profession ; notre harem c'est le 1 boulevard, le bois de Boulogne, le théâtre. Nous les nov rissons, mais nous les honorons rarement ; nous les parons de luxe, mais toujours à la condition qu'elles gagneront leur pain et leurs bracelets au détriment de leur dignité d'êtres humains. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Various, L'Illustration… ⮑ “ Un sage ne manquera pas de traiter de folie au premier chef cet amour immodéré de l'or, qui pousse au delà des mers, sur des blocs de glace ou dans des déserts l'élégant qu'on a vu la veille, chez nous, se promener, le cigare à la bouche, sur le boulevard des Italiens. Sans doute c'est une folie, mais c'est celle de la fin de notre XIXe siècle. Ceux qui entraient dans la vie active il y a quarante ans obéissaient à d'autres tendances. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Georges Pioch, Les dieux chez nous (1912) ⮑ “ Seul, au plus bas de l'occident, un peu de pourpre ardente raconte que le crépuscule s'obstine à forger l'horizon pour l'illusion et la mélancolie d'autres hommes qui nous ressemblent. Tout à coup, une nette étincelle en jaillit, qui persiste : et c'est une première étoile sur notre part du ciel et de la nuit. Ce soir, le Boulevard semble couler du crépuscule comme une lave aux vagues monstrueuses, où la pénombre unifie les hommes et leurs industries mouvantes, le cheval et sa passion utile. C'est une ébauche formidable qui fait le bruit de vivre. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Alphonse Daudet, Le Nabab ⮑ “ Quatre ou cinq fidèles, tous des pauvres vieux comme moi, s'entêtent à paraître régulièrement tous les matins à la même heure, par habitude, par désoeuvrement, embarras de savoir que devenir; seulement chacun s'occupe de choses tout à fait étrangères au bureau. Il faut vivre, écoutez donc! Et puis on ne peut pas passer sa journée à se traîner de fauteuil en fauteuil, de fenêtre en fenêtre, pour regarder au dehors (huit fenêtres de façade sur le boulevard) . Alors on tâche de travailler comme on peut. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
“ Les travailleurs, les gens à la tâche la connaissent seuls cette joie qui revient tous les huit jours consacrée par l'habitude d'un peuple. Pour ces prisonniers de la semaine, l'almanach aux grilles serrées s'entr'ouvre de distance en distance en espaces lumineux, en prises d'air rafraîchissantes. C'est le dimanche, le jour si long aux mondains, aux Parisiens du boulevard dont il dérange les manies, si triste aux dépatriés sans famille, et qui constitue pour une foule d'êtres la seule récompense, le seul but aux efforts désespérés de six jours de peine. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Maurice Level, L’Épouvante ⮑ “ Jamais l'homme ne possède à un degré aussi élevé la conscience de sa force morale, de sa valeur, que dès l'instant où il détient une parcelle du mystère qui l'entoure. Mais, quelle lourde charge aussi, qu'un secret! De quel poids il pèse sur les épaules, et quelle tentation ne doit-on pas éprouver à tout instant de crier:«Vous ignorez tous! Moi je sais.»Plus d'une fois, en plein jour, il traverserait le boulevard Lannes, et s'offrirait cette satisfaction, voyant des gens passer, devant la maison du crime, de lever les yeux et de se dire:«Derrière ces volets clos, il y a un homme assassiné.» ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Nestor Roqueplan, Parisine… (1869) ⮑ “ En France, le cochon n'est qu'un cantonnier. Au moment où le luxe et la mode prennent leur courant vers l'ouest de Paris et font assaut de goût et de ridicule, pendant les trois jours de semaine sainte qui gardent le nom du pèlerinage de Longchamps, la simple et naïve charcuterie, campée jadis au boulevard Bourdon, aujourd'hui sur le Boulevard Richard - Lenoir, livre à la consommation parisienne ses jambons, ses saucisses, et son lard. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Élie Frébault, La vie de Paris… (1878) ⮑ “ Paris est réellement la seule ville où l'on puisse s'amuser sans dépenser d'argent. Au premier abord, ceci semble un paradoxe, et, pourtant, c'est la vérité. En effet, pour l'étranger comme pour le Parisien, la plus grande attraction de la capitale c'est la flânerie; or, il n'est pas de plaisir moins coûteux. En outre, c'esLévidemment celui dont on se lasse le moins. En province, on se promène; il n'y a qu'à Paris où l'on flâne. Un voyageur arrive le matin à l'hôtel; sa première occupation c'est de descendre sur le boulevard et de regarder les magasins : il flâne. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Nestor Roqueplan, Regain… (1853) ⮑ “ Le théâtre est un art à part, qui n'a aucune analogie avec les autres travaux de l'intelligence. Du feuilleton, du roman, on ne conclut pas au théâtre. Le vaudeville est difficile et trop dédaigné. Il n'y a plus de comédie, il n'y a plus guère que du vaudeville; c'est presque la seule littérature du théâtre. Le drame même est mort; il se fait insuffler du vaudeville, et le boulevard chante sur toute la ligne. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Various, L'Illustration… ⮑ “ On ne salue plus personne, on ne donne plus de cigares à personne; on ne mange plus en face de personne, on ne voisine plus avec le premier venu; on est redevenu soi. On reprend sa liberté tout entière. On est à Paris.Un grand sujet d'étonnement chez les imbéciles, c'est de voir, après le rapatriement opéré, que ceux et celles qu'on avait rencontrés à cent cinquante lieues du boulevard ne vous connaissent plus. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎