Citations et extraits de textes sur : "culture"

“ La lecture est une ressource pour la culture de l'esprit : elle permet ce colloque muet et tranquille avec le grand esprit, le grand homme qui nous a légué sa pensée ; mais la lecture seule ne suffit pas à former un esprit complet, pouvant fonctionner sainement et fortement. L'œil est indispensable à l'absorption des éléments qui le nourrissait, ainsi que notre âme, et quiconque n'a pas, dans une certaine mesure, la faculté de voir, de voir juste, de voir vrai, n'aura qu'une intelligence incomplète. ”

“ La culture scolastique est la première en date. En effet, la prudence présuppose toujours l’habileté. La prudence est le talent de bien employer son habileté. La culture morale, en tant qu’elle repose sur des principes, que l’homme lui-même doit apercevoir, est la dernière ; mais en tant qu’elle repose uniquement sur le sens commun, elle doit être pratiquée dès le début, même dans l’éducation physique, sans quoi plus d’un défaut s’enracinerait si bien qu’il rendrait ensuite inutiles tous les efforts et tout l’art de l’éducation. ”

“ La culture morale, c'est le grand but que doit poursuivre la première éducation de l'enfance; bien dirigées, toutes les branches de l'enseignement, lecture, histoire et géographie, chant, dessin, lui apportent un précieux concours. Un maître habile qui a façonné l'esprit de ses élèves par le calcul, et les a pénétrés du besoin de l'exact et du précis, qui leur a appris l'art de voir autour d'eux, de bien observer la nature, sait trouver dans les leçons de choses un appel aux vérités morales qui sont au delà des phénomènes. ”

“ L'Agriculture est l'origine, la base et le bonheur d'un État : plus elle est florissante, plus il a de ressources et de bonheur ; tout le monde convient de cette vérité. Il est donc essentiel de chercher tous les moyens de l'accroître et de la faciliter, ce qui peut se faire par la connaissance des terres, de leurs qualités, parla manière de les cultiver, par de nouvelles méthodes, par des constructions de machines propres à améliorer la culture, à l'accélérer ,à la rendre moins dispendieuse et plus abondante. ”

“ L’homme a besoin de soin et de culture. La culture comprend la discipline et l’instruction. Aucun animal, que nous sachions, n’a besoin de la dernière. Car aucun n’apprend quelque chose de ceux qui sont plus âgés, excepté les oiseaux qui apprennent leur chant. Les oiseaux, en effet, sont instruits en cela par leurs parents, et c’est une chose touchante de voir, comme dans une école, les parents chanter de toutes leurs forces avant leurs petits et ceux-ci s’efforcer de tirer les mêmes sons de leurs jeunes gosiers. ”

“ L'homme est un être destiné à la société, quoique insociable; et, dans la culture de l'état social, il sent grandement la nécessité de s'ouvrir aux autres, n'ayant en cela aucune intention secrète : mais en sens contraire, il est aussi retenu et averti par la crainte de l'abus que les autres peuvent faire de la découverte de ses pensées, et se voit ainsi forcé de renfermer au-dedans de lui une bonne partie de ses jugemens, principalement ceux sur les autres hommes. ”

“ La terre n'a pas assez de place pour que la culture de la civilisation humaine s'y développe concurremment avec la richesse animale; le monde ne peut suffire à ces deux expansions dont la puissance est inverse. Quand l'homme est faible, rare, disséminé, c'est la force de l'animalité qui prédomine; à mesure qu'il se multiplie, qu'il associe ses forces et qu'il augmente sa densité, les animaux fuient, émigrent, meurent sous ses embûches ou succombent sous ses coups. ”

“ L'acquéreur d'une terre n'est que le capitaliste qui rembourse le capital, originairement employé à son défrichement, à sa culture, à sa mise en valeur. L'héritier d'une terre n'est que
5 le représentant des propriétaires des premiers capitaux employés à cette mise en valeur. La propriété d'une terre, la propriété foncière, territoriale, n'est que la propriété du capital qu'elle a reçu pour sa fructification. .
J'ai à faire entendre clairement pourquoi je donne le titre absolu de propriétaire, au propriétaire de capitaux mobiliers, et au propriétaire d'un fonds de savoir ou d'industrie. ”

“ L'économie rurale a toujours montré que l'exploitation d'une seule culture est une utopie. Si les produits abondent, leur valeur baisse, et leur prix de revient devenant supérieur à leur prix de vente, il y a perte ! Plusieurs cultures (et ceci peut s'appliquer aux colonies) ramèneraient certainement l'aisance dans nos campagnes, raviveraient l'amour du foyer et diminueraient l'exode funeste de leurs habitants vers les villes où ils ne rencontrent, le plus souvent, que servitude, misère et maladie. ”

“ L'homme est un être social, non pas cependant au seul sens qu'il vit, doit vivre en société, mais au sens qu'il vit, doit vivre en société culturellement. Il ne cesse pas pour autant d'être et de rester en même temps un être naturel, cette «naturalité» de son être étant chez lui sous-jacente, en tant que support de sa socialité et de sa culture, un support biologique et vital. Indispensable, base de tout le reste, ce support ne saurait faire défaut sans que ce qu'il supporte, c'est-à-dire la société et la culture, soit rendu impossible, devienne inexistant. ”

“ Le monde des animaux est assez réduit, assez borné et assez simple ; l'univers de l'homme inférieur et sans culture est pauvre et sans charme. Il ne devient infini et inombrable que pour l'homme civilisé. Car c'est la culture, la vie collective de l'humanité organisée en sociétés vastes, qui assouplit l'homme, en raffinant son organisme, et le rend susceptible de vibrations infiniment complexes, et développe exceptionnellement sa cérébralité. ”

“ Lombroso s’est rendu célèbre en écrivant que le génie est une forme de la folie. Son système était fait pour être accepté des foules de culture moyenne. Au centre, l’homme normal, ni supérieur, ni inférieur, ni bon, ni mauvais, qui accepte la vie telle qu’elle est et la société comme on l’a faite, capable de comprendre le monde où il vit, il n’a ni les moyens, ni la volonté de le changer ; ouvrier, industriel, intellectuel, il tient sa place ; il se marie, amasse de l’argent et meurt après avoir procréé des enfants qui seront comme lui. ”

“ Richesse apparente n'est souvent que pauvreté; tout ce qui reluit n'est pas or.
Ce n'est pas l'étendue du domaine qui fait l'éloge du cultivateur, c'est la bonne culture de ce domaine. De même qu'il y a plus de mérite et de profit à montrer un seul cheval robuste et bien portant qu'une demi-douzaine de chevaux étiques, couronnés, fourbus et galeux, il y a plus de mérite et de profit aussi à montrer un hectare de magnifiques - récoltes qu'une demi-douzaine d'hectares avec des récoltes chétives et malpropres. ”

“ L'homme apprend à choisir ses aliments ; il fonde la famille ; il acquiert l'aptitude à la prévoyance et le souci de la mort; enfin il en vient à faire de sa nature raisonnable une fin ; ce qui est le principe d'une culture supérieure. Il perd ainsi irrémédiablement le bonheur de l'animal et n'en peut retrouver l'équivalent que dans le développement complet des attributs de la personnalité. Mais ce perfectionnement, ce couronnement, n'est promis qu'au genre humain, non à l'individu auquel la raison commande le sacrifice du bonheur sensible sans pouvoir rien lui promettre en échange. ”

“ La faculté de se proposer une fin en général, est le caractère de l'humanité (ce qui la distingué de l'animalité) . Au but de l'humanité, dans notre propre personne, se trouve donc unie la volonté rationnelle , par conséquent le devoir de bien mériter de l'humanité par sa culture en général, d'acquérir et de fortifier en soi la faculté d'atteindre toutes sortes de fins possibles, en tant que cette faculté se trouve dans l'homme même, c'est-à-dire lé devoir de cultiver les rudimens grossiers de sa nature, comme ce qui élève enfin l'animal à la dignité d'homme : par conséquent un devoir absolu. ”

“ L'art doit mettre à l'indépendance de l' homme que la fortune a placé au-dessus de ses semblables un cadre de beauté. Cette beauté ne doit pas être vaine et simplement flatter les sens ; elle doit être un emblème et un auxiliaire de la culture morale, elle doit lui enseigner à vivre selon les lois du beau, et, par le spectacle de la mesure et de l'harmonie, l'empêcher de s'abandonner aux séductions d'une imagination déréglée, le garder de prendre plaisir à des niaiseries sans goût 2. ”

“ Quand les céréales sont rares chez un peuple, son degré de civilisation est toujours peu élevé. L'habitant de la terre polaire, le seul homme au monde auquel les rigueurs du climat ne permettent la culture d'aucune d'entre elles, végète dans la misère et la barbarie, change profondément son régime naturel, devient une sorte de fauve, et comme l'ours blanc, son compétiteur souvent heureux dans la lutte pour la vie, se nourrit de chair crue et boit le sang chaud sortant de la veine. ”

“ Le gain ne compense pas la perte : la femme sacrifie ses avantages les plus certains pour aller à la conquête d'une supériorité intellectuelle qu'elle n'obtiendra jamais ; elle les sacrifie, car la culture à laquelle vous la soumettez, développera chez elle l'orgueil, affaiblira le sentiment de la maternité, lui créera des besoins factices, lui donnera des aspirations peu conformes à sa nature. ”

“ L'éducation est la récapitulation abrégée de la civilisation. Elle consiste à aider l'enfant à passer en quelques années d'une sociabilité tout instinctive, plus semblable à celle des animaux qu'à celle des races arriérées elles-mêmes, à l'état présent de la culture et de la discipline sociales. Or former l'homme civilisé au sens complet du mot et former la personnalité, c'est tout un. La civilisation est l'épanouissement des attributs humains de l'individu et la régression de ses penchants animaux, sinon elle n'est rien qu'une forme très morbide de la moutonnerie humaine. ”

“ Pour tout dire en un mot, la civilisation n'est pas le bien suprême de l'humanité ; elle ne constitue pas la sociabilité, la moralité, l'humanilé vraie ; elle n'est un bien, elle n'est consistante en elle-même et utile, elle ne devient une culture que par l'influence de la sociabilité, de la moralité, de. l'humanité. Ce n'est pas par la civilisation, c'est par la sociabilité, la moralité, l'humanité qu'est assuré l'équilibre des sociétés humaines. ”

“ Le progrès a toujours une marche lente, mais il gagne insensiblement du terrain et il finit toujours par toucher là, où il semblait -qu'il ne dût jamais atteindre. Lorsqu'un pays recèle des ressources cachées, s'il fait fausse route dans le choix de la culture qu'il adopte, il arrive toujours une époque, où, nouveaux Colomb de la richesse exploitable, les hommes d'une génération progressiste le découvrent pour ainsi dire une seconde fois, et le désignent comme une source nouvelle de production. ”

“ L'homme n'est que volonté et action. La volonté, l'action seules, sont à cultiver. L'intelligence est un accessoire qui se développe par surcroît. Et la culture est complète lorsque la volonté ne voit devant elle qu'un seul objet possible et a perdu la liberté du choix. ”

“ Il n’est pas non plus un modèle d’homme ; il ne précède ni ne suit personne ; il se tient, en général, trop loin pour avoir des raisons de prendre un parti entre le bien et le mal. Si on l’a si longtemps confondu avec le philosophe, avec l’homme violent et le créateur césarien de la culture, on lui a fait trop d’honneur et on n’a pas reconnu le fond de sa nature : c’est un instrument, une sorte d’esclave, à la vérité un esclave sublime en son genre, par lui-même il n’est rien — presque rien. ”

“ L'humanité a grandi, à certains égards elle s'est améliorée, quoique la situation de beaucoup de ses membres soit plutôt devenue pire, matériellement et moralement ; elle est plus réfléchie, elle sent plus finement, elle jouit davantage non seulement quant au confort matériel de l'existence chez les privilégiés du sort, mais intellectuellement et moralement en tous ceux qui participent au progrès de la culture ; elle souffre néanmoins à proportion de ce progrès, parce que, nonobstant la protection officielle de dieux et la justice officielle des rois, l'équilibre des ces biens est mal garanti. ”

“ La science, il est vrai, n'est pas faite pour tous : elle supposé une longue éducation intellectuelle, des années d'étude et des habitudes d'esprit dont très-peu d'hommes sont capables. Mais nul n'est pour cela exclu de l'idéal : l'homme simple trouve dans ses instincts spontanés une ample compensation à ce qui lui manque du côté de la réflexion. Lors même qu'on croirait que la grande culture intellectuelle, quand elle n'exclut pas le sentiment religieux, est supérieure à la foi naïve, qu'en conclure? ”

“ Pourquoi la beauté augmente-t-elle avec la civilisation ? Parce que chez les hommes civilisés, les trois occasions à la laideur se présentent rarement et toujours plus rarement : en premier lieu les passions dans leurs explosions les plus sauvages, en deuxième lieu l’effort physique poussé à l’extrême, en troisième lieu la nécessité d’inspirer la crainte par son aspect, cette nécessité qui, sur les échelons inférieurs et mal établis de la culture, est si grande et si fréquente qu’elle fixe même les attitudes et les cérémonies, qu’elle fait de la laideur un devoir. ”

“ Il n'est point besoin surtout d'être savante pour être vraiment femme. Lisez les discours sur les prix de vertu: vous y verrez les créatures les plus simples et les plus naïves cultiver l'héroïsme, sans soupçonner même la grandeur de leur dévouement. Donnez la même instruction à deux jeunes filles: elle fera souvent de la première un esprit juste et un coeur droit, sans corriger l'autre de sa sécheresse ou de son étourderie.
Il se peut donc qu'une femme soit très vertueuse sans être très instruite. La culture scientifique ne développe pas inévitablement la force morale. ”

“ L'éducation est une fonction sociale ; elle tend à dégager l'homme civilisé du sauvage 1; elle repose sur cette constatation très générale qu'à chaque génération, quelle que puisse être la puissance de l'hérédité, les attributs de l'homme primitif tendent à se reformer spontanément chez l'enfant ou l'adolescent, et à mettre ainsi en péril la culture et la discipline sociale acquises. ”

“ L'enfance et la barbarie des peuples, sont deux états dont les esprits vulgaires ne sentent pas la différence. Dans le premier, on voit des hommes effrayés de leur foiblesse, en butte à mille causes apparentes ou cachées de destruction, se réunir pour opposer à ces causes, un appareil redoutable de force et de résistance, couler ensuite , au milieu d'une sphère bornée de besoins , des jours sereins et tranquilles , recueillir avec transport, les productions d'un champ dont ils n'ont indiqué les limites, que par interruption de culture. ”

“ Que craint-on ? Qu’ils n’aiment le plaisir ? Qu’étant amoureux ils ne se soucient plus de se socialiser mais uniquement de s’individualiser, qu’ainsi ils ne soient plus gouvernables ? Sans doute, sans doute...
Les enfants sont interdits d’amour, entre eux (« à cet âge-là, c’est du vice ») comme avec les adultes (« ils se font forcément baiser ; la loi protège leur naïveté ») .
Une théorie psychanalytique voudrait que les astucieux pédagogues profitent d’une période d’abstinence sexuelle pour faire « apprendre » les enfants. La nature ainsi ferait le lit de la culture. ”