Jules Lefèvre-Deumier, Poésies (1844) ⮑ “ La vie est comme un fleuve, où notre âme féconde Peut, comme des bouquets qui parfument son onde, Jeter un songe heureux, qui passe, en nous suivant. Pourquoi ne pas rêver, si l'on vit en rêvant ? Tendons, tendons la voile au souffle qui l'appelle! Permis à l'aquilon d'emporter ma nacelle, Si je puis, un moment, du zéphyr caressé, M'endormir, sur la vague, humidement bercé, Surprendre au nid des mers une perle furtive, Ou couronner mes mâ-ts des glaïeuls de la rive ! Qui cherche à tout prévoir n'ose rien affronter: Je veux jouir de tout, sauf à tout regretter. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Élisée Reclus, Le Mississippi… ⮑ “ Le fleuve est le pays vivant, agissant, se transformant. En roulant ses flots, il porte aussi des hommes et des idées, et les alluvions de sable et de boue déposées à son embouchure sont un symbole des alluvions historiques formées par les générations successives des peuples qui en habitent les bords. Il n’y a guère pourtant qu’une trentaine d’années qu’un savant explorateur, Schoolcraft, en a découvert la véritable source, et l’on peut dire que la monographie du Mississipi est à peine ébauchée, même en Amérique. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Konrad Engelbert Oelsner, Pièces relatives au droit public des nations (1815) ⮑ “ Un fleuve, à moins qu'il ne soit la rivière des Amazones, ou celle de la Plata, ne tracera jamais d'une manière solide la séparation de deux empires : être mobile , là surtout où il coule dans les plaines, son cours varie, et ne donne point d'inaltérable appui. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Henri Cavaniol, Nidintabel… (1868) ⮑ “ Le peuple est le bras qui tue et qui construit. Un royaume sans roi est comme un fleuve dont les eaux sont taries ; comme une forêt sans herbe ; comme un troupeau sans pasteur. Mais, de même que c'est par la vérité seule que le soleil échauffe, que la lune circule dans ses phases ; de même que c'est sur la vérité que reposent les assises du monde ; de même, c'est par le secours des dieux qu'un roi devient renommé par les qualités du bien, instruit dans la justice, inébranlable en sa dévotion. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Victor Cherbuliez, Revue des Deux Mondes ⮑ “ En présence de ce ciel, de cet océan, de ce désert, de ce grand fleuve qui parle éternellement pour dire toujours la même chose, notre imagination se sent bientôt immense comme eux. Nous sommes rentrés en nous-mêmes ; nous nous sommes souvenus que notre raison nous avait fourni depuis longtemps la notion de l’infini et que notre moi lui-même est un infini en puissance. Quiconque a désiré, aimé ou pensé, a compté sans avoir son compte, a cherché sans trouver le bout, et quiconque a regardé dans son âme y a découvert de mystérieuses passions qui ne se laissent pas calculer. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Alfred Jacobs, Voyage en Asie et en Afrique… (1866) ⮑ “ Quel merveilleux spectacle que celui d'un fleuve tel que le Gange, roulant son immense nappe d'eau avec une vitesse moyenne d'une lieue à l'heure, et remonté sans peine par un léger steamer! Entre ses rives souvent sauvages où la nature déploie une force gigantesque, on admire cette lutte de la nature et de l'homme, où l'homme industrieux est le vainqueur. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques (1907) ⮑ “ L'homme se plaît à remonter a sa source; le fleuve n'y remonte pas. C'est que l'homme est une intelligence et que le fleuve est un élément. Le passé, le présent, l'avenir, ne sont qu'un pour Dieu. L'homme est Dieu par la pensée. Il voit, il sent, il vit à tous les points de son existence à la fois. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Jerome K. Jerome, Trois Hommes dans un bateau (1889) ⮑ “ Oui, la Tamise est un beau fleuve doré.Mais la Tamise... triste et glacée, quand la pluie incessante tombe sur les eaux brunes et mornes, murmurant comme une femme qui pleure tout bas dans quelque obscure cellule, quand les bois, sombres et silencieux, frissonnent parmi les brumes vaporeuses, et que leurs plus grands arbres se tiennent à leur orée, fantômes muets des mauvaises actions et des amis abandonnés... La Tamise n’est plus qu’une eau hantée coulant à travers le pays des vains regrets.Le soleil est le sang de la nature. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Jules Gros, Origines de la conquête du Tong-Kin… (1887) ⮑ “ A la limite des forêts, la culture fait son apparition et se propage le long du fleuve ; les villages sont d'abord petits et pauvres d'apparence, mais bientôt ils se multiplient et prennent de l'importance pour devenir très populeux; ils semblent aussi jouir d'une certaine aisance, Cela tient à deux causes : d'abord les terres sont plus fertiles dans le bas, ensuite les rebelles ont fait moins d'incursions dans ces parages que dans le haut du fleuve, plus à portée de leurs repaires. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Henri Blaze, Revue des Deux Mondes ⮑ “ L’ame de l’homme est bien la plus capricieuse fée que je connaisse ; mettez-la dans un lieu de concerts, environnez-la de bruit et de sons ; que les cent bouches de cuivre d’un orchestre immense répandent sur elle un fleuve d’harmonie, et vous la verrez souvent demeurer triste et pensive, et toutes ces vibrations extérieures passeront sans éveiller en elle une musique, et au milieu de tant d’accords puissans elle regrettera la solitude, le recueillement, le silence et la paix profonde. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
François-René de Chateaubriand, Chateaubriand… (1912) ⮑ “ Le mal, le grand mal, c'est que nous ne sommes point de notre siècle. Chaque âge est un fleuve qui nous entraîne selon le penchant des destinées quand nous nous y abandonnons. Mais il me semble que nous sommes tous hors de son cours. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Adolphe de Fontaine de Resbecq, Histoire de l'empereur Napoléon racontée par une grand'mère à ses petits enfans… ⮑ “ L'Egypte, mes enfans, est un pays bien extraordinaire : il n'y pleut jamais; et sans les inondations régulières d'un fleuve que l'on appelle le Nil, le peu de terre cultivée qui existe sur les bords de ce fleuve ne produirait rien; mais telle est la fertilité produite par le limon que laisse le Nil après l'inondation, que c'est à peine si cette terre a besoin d'être cultivée pour nourrir ses habitans. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Marcellin de L'Estang, Haute mission de la France dans l'avenir des peuples… (1847) ⮑ “ Les légitimistes eux-mêmes se divisent en deux camps : ceux qui remontent le fleuve des siècles, ou qui, s'isolant dans la solitude des regrets, attendent , les regards tournés vers le passé , qu'un tour de roue leur rende l'absolutisme et le règne des courtisans. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Rig Véda ou Livre des hymnes ⮑ “ Les animaux lui doivent la vue pour se diriger, les hommes l’intelligence pour le comprendre ; il donne aux montagnes leur physionomie, à la plaine sa parure, au fleuve son scintillement, à la fleur sa beauté, à tous les êtres ce qui les caractérise et ce qui les différencie. Son absence efface toutes les couleurs, vide l’horizon, éteint tous les yeux, confond tous les esprits, détruit toute individualité, et remplace par un chaos temporaire l’harmonie des mondes, qui n’est autre chose pour les hommes primitifs que la lumière. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Ovide, Ovide - Œuvres complètes ⮑ “ Rien dans l’univers n’est stable : tout passe ; toute forme est éphémère. Le temps lui-même ne cesse de couler comme un fleuve ; les eaux du fleuve ne s’arrêtent jamais, et jamais les heures légères ; le flot pousse le flot ; chassé par celui qui arrive, il chasse celui qui le précède. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Ibn Battûta, Voyages ⮑ “ L’assiduité rapproche toutes les choses éloignées, et le bonheur ouvre toutes les portes fermées. DU NIL D’ÉGYPTE. Le Nil d’Égypte l’emporte sur tous les fleuves de la terre par la douceur de ses eaux, la vaste étendue de son cours et la grande utilité (dont il est pour les populations riveraines) . Les villes et les villages se succèdent avec ordre le long de ses rivages. Ils n’ont vraiment pas leurs pareils dans toute la terre habitée. On ne connaît pas un fleuve dont les rives soient aussi bien cultivées que celles du Nil. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Louis Énault, L'Inde pittoresque… (1861) ⮑ “ Si la feuille surnage en emportant au loin la fleur, c'est un présage certain : l'amant sera fidèle, et tous deux, l'un près de l'autre, naviguant de concert, descendront paisiblement le fleuve de la vie ; si, au contraire, la barque chavire, si quelque vague jalouse submerge le lotus, les présages sont mauvais : Càma, le dieu des amours prospères, n'a pas daigné regarder la jeune fille : elle vivra seule et mourra malheureuse, — le lotus sacré n'a jamais menti. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
“ Nulle part, en effet, la vie ne déploie avec une exubérance plus fougueuse les inépuisables ressources d'une production incessante, qui ne se délasse qu'en se renouvelant. Si tous les arbres des régions tropicales atteignent, sur les bords du fleuve, leur développement le plus complet, au milieu d'eux croissent en abondance toutes les graminées, tandis que l'humidité du sol, couvert d'irrigations nombreuses, favorise dans une incroyable mesure la culture de toutes les plantes nourricières de l'homme. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
M. V. Duruy, Le Tour du monde ⮑ “ La terre est féconde, la végétation splendide ; la vie circule partout ; et au milieu de cette calme et riche nature, doucement emporté par ce beau fleuve, je me sens comme bercé sur le sein de la bonne et puissante mère qui nous porte et nous sourit. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Charles Arthur Gauvreau, Au bord du Saint-Laurent ⮑ “ Les dangers qu’on court sur la mer ; les naufrages vingt fois répétés qu’il avait subis durant sa longue carrière de marin ; la mort qu’il avait tant de fois vue de près, les tristes victimes des drames de la mer qu’il avait quelque jour rencontrées en route ; l’atroce gonflement des matelots noyés qu’il avait recueillis sur le fleuve, tout cela l’avait façonné à part, brisant les tendresses, faisant des ruines des chaudes illusions qui bercent tout homme encore croyant, encore sensible et toujours jeune de cette jeunesse du cœur qui fait que l’on vit vieux. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Élisée Reclus, Revue des Deux Mondes ⮑ “ L’Amazone n’est pas seulement le plus grand cours d’eau de notre globe ; il est également celui qui arrose les contrées les plus fertiles et les plus riches en produits de toute espèce. L’interminable forêt qui en couvre les bords n’offre pas de clairière ; des deux côtés du fleuve, elle dresse en palissade ses troncs pressés comme des épis et droits comme des colonnes, engloutis par la base dans une éternelle obscurité, tandis que le feuillage épanoui des cimes s’étale avidement à la lumière. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Maurice Nielly, Hygiène des Européens dans les pays intertropicaux (1884) ⮑ “ La terre y est d'une richesse incroyable; l'eau y abonde et y fournit des poissons succulents. L'or est à quelques pas au bout du défilé que je vois à ma gauche; le fer partout, sous nos pieds, dans la vallée et sur les pentes, et au-dessus de nous, dans les escarpements des hautes cimes; le fleuve abonde en chutes dont la puissance motrice serait iacaIe-tùable: mais la main des hommes n'a rien fait de ce monde de richesses ; les indigènes n'ont pas su seulement tirer de quoi se vêtir proprement. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Lucien Vigneron, Portraits jaunes (1896) ⮑ “ La Chine est le pays du bruit. On ne voyage pas la nuit, ni quand il pleut, ni quand il fait du vent, Fong ta! ni quand c'est fête ; on conçoit qu'il faille trois mois pour faire trois cents lieues. Au matin, branle-bas général ; tout se remue sur le large fleuve, qui a huit kilomètres de large ; on côtoie la rive le plus possible, et cinquante à soixante hommes parfois halent la grosse jonque qui remonte péniblement un fort courant. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Jean-Pierre Louis de Fontanes, Œuvres complètes ⮑ “ La nuit approche, les ombres s’épaississent ; on entend des troupeaux de bêtes sauvages passer dans les ténèbres ; la terre murmure sous vos pas ; quelques coups de foudre font mugir les déserts, la forêt s’agite, les arbres tombent ; un fleuve inconnu coule devant vous : la lune sort enfin de l’orient ; à mesure que vous passez au pied des arbres, elle semble errer devant vous dans leur cime, et suivre tristement vos yeux. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Jane Dieulafoy, A Suse (1888) ⮑ “ Si l'homme ne vit pas seulement de pain, encore lui en faut-il. Écorcher le sol avec un mauvais socle de bois tiré par des animaux de taille et de race différentes, confier une claire semence à des champs de configuration bizarre, creuser au printemps des rigoles d'irrigation aboutissant à un canal venu du fleuve voisin, noyer les céréales dès les premières chaleurs, suffisent, avec l'aide de Dieu et du soleil, pour donner au cultivateur trente fois la semence. L'aide du ciel n'y faut pas, car les Arabes ont des intelligences évidentes avec Allah. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Eudore Évanturel, Premières poésies ⮑ “ Dans les environs de Québec, l’endroit le plus charmant où l’homme, que les exigences de sa profession appellent chaque jour à la ville, puisse jouir des splendeurs de nos trop courts étés, c’est l’île d’Orléans, fraîche oasis de bocages et de prés que les grandes eaux du fleuve étreignent avec amour. Les travaux de la journée finis, quelles délices de quitter la ville, poussiéreuse et embrasée, pour aller vous abreuver d’air pur et détendre sur l’herbe fraîche vos membres alourdis. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Jean Simon, Les Morts instruisant les vivants… (1844) ⮑ “ Défions-nous donc du temps, car le temps est trompeur, et il mène notre insouciance par une pente si douce, du berceau à la tombe, que nous arrivons à notre dernier jour sans avoir sérieusement pensé au compte que nous avons à rendre de notre vie : on dirait des voyageurs qui suivent tranquillement le cours paisible d'un fleuve dont les bords verdoyants et fleuris sont partout les mêmes, sans songer que le fleuve qui les emporte est le chemin mouvant des abîmes! ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Élisée Reclus, Histoire d’un ruisseau ⮑ “ A toute heure, à tout instant, un corps humain, simple mille millionième de l'humanité, s'affaisse et se dissout, tandis que sur un autre point du globe un enfant sort de l'immensité des choses, ouvre son regard à la lumière et devient un être pensant. De même que dans une plaine, tous les grains de sable et tous les globules d'argile ont été roulés par le fleuve et déposés sur ses rives, de même toute la poussière qui recouvre le globe a coulé avec le sang du cœur dans les artères de nos ancêtres. ” [↩︎] Source : Gutenberg ▶︎
Charles van Lerberghe, Contes hors du temps ⮑ “ Aujourd’hui sans doute tout n’obéit plus qu’à des lois de beauté et de vérité. Les arbres portent des fruits d’or pour le plaisir des yeux des poètes et pour apaiser leur faim ; les fleurs sont si magnifiques, — aussi fantastiques que les abeilles et les papillons dont elles sont nées — les étoiles, si animées parce que ce sont les fleurs vivantes des cieux supérieurs. Voilà pourquoi ce fleuve a remonté son cours vers le soleil dont il descend et pourquoi cette vieille mère l’oie, cette bergère et son mouton ne sont pas mortes. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques ⮑ “ C’est Dieu, c’est ce grand tout, qui soi-même s’adore ! Il est ; tout est en lui : l’immensité, les temps, De son être infini sont les purs éléments ; L’espace est son séjour, l’éternité son âge ; Le jour est son regard, le monde est son image ; Tout l’univers subsiste à l’ombre de sa main ; L’être à flots éternels découlant de son sein, Comme un fleuve nourri par cette source immense, S’en échappe, et revient finir où tout commence. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
A. Merlon, Le Congo producteur (1888) ⮑ “ Une culture intelligente et suivie est la seule condition imposée. On ne s'étonnera plus de la qualité inférieure du tabac indigène, on n'en rendra pas surtout, ce qui serait injuste, le pays responsable, quand on saura que le noir ne butte jamais ses plants, les laisse monter à leur gré, et cueille, au fur et à mesure de ses besoins, les feuilles de tabac sur tiges, comme nous récoltons les « choux de Bruxelles » (1) . Nous avons dit plus haut que les noirs du Haut-Fleuve préfèrent au tabac la fumée de l'iamba, qui est le chanvre. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie (1876) ⮑ “ Les objets que nous voyons habituellement ne nous font pas apercevoir de la rapidité de notre vie ; ils vieillissent avec nous d'une vieillesse insensible : mais ce sont ceux que nous revoyons tout à coup, après les avoir perdus quelques années de vue, qui nous avertissent de la vitesse avec laquelle s'écoule le fleuve de nos jours. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Gustave Ducoudray, Histoire générale de 1610 à 1875… (1883) ⮑ “ La vie d'un agriculteur est, de toutes, la plus délicieuse. Elle est honorable, elle est amusante, et, avec des soins judicieux, elle est profitable. Je ne suis pas seulement retiré des emplois publics, je rentre en moi-même. Je puis promener mes regards dans la solitude, et marcher dans les sentiers de la vie privée avec une vraie satisfaction de cœur. Ne portant envie à personne, je suis décidé à être content de tous, et dans cette disposition je descendrai doucement le fleuve de la vie, jusqu'à ce que je m'endorme avec mes pères. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Louis Bertrand, Sur le Nil ⮑ “ La vision est d’une simplicité presque effrayante. Entre la zone assombrie des eaux et la zone plus claire du ciel, court à perte de vue, d’un mouvement rigide et implacablement rectiligne, une étroite bande d’un noir d’ébène, mince pellicule de terre, débris de continent détruit, qui va sombrer dans l’abîme ; et, vers le Sud, à la limite où le ciel et le fleuve se rejoignent, un gouffre béant au delà duquel il n’y a plus rien. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Revue des Deux Mondes ⮑ “ Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dans nos cerveaux malsains, comme un million d’helminthes, Grouille, chante et ripaille un peuple de démons, Et quand nous respirons, la mort dans nos poumons S’engouffre, comme un fleuve, avec de sourdes plaintes. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Edmond Jurien de La Gravière, Voyage en Chine et dans les mers et archipels de cet empire pendant les années 1847-1848-1849-1850… (1854) ⮑ “ Les Chinois, il faut bien le dire, ne sont qu'imparfaitement doués des qualités du cœur ; la plupart de leurs vertus sociales ne sont que des liens égoïstes. Leur sensibilité s'éveille à la naissance d'un fils, futur appui de leur vieillesse, gardien du tombeau paternel et de la tablette des ancêtres; mais lorsque, par une amère ironie, c'est une fille que le ciel envoie à leurs vœux, ils n'hésiteront point, si la misère les y excite, à sacrifier ce funeste présent, à jeter dans le fleuve cet enfant inutile pour s'épargner la peine de le nourrir. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Paul Merruau, L'Égypte contemporaine… (1858) ⮑ “ Les Égyptiens, en qualité de peuple cultivateur, sont très-casaniers. Ils aiment le champ près duquel ils sont nés, lors même qu'ils en cultiveraient les produits pour un autre; ils aiment leur misérable hutte de boue, qu'on prendrait pour une ruche et qui est aussi nue, aussi sale, aussi désolée à l'intérieur qu'au dehors; ils aiment surtout le Nil, et ils ne comprennent pas qu'on puisse vivre heureux loin de ce fleuve nourricier. ” [↩︎] Source : Gallica ▶︎
Lautréamont, Les chants de Maldoror ⮑ “ Quand vous passez sur un pont, pendant la nuit, faites bien attention ; vous êtes sûr de voir briller la lampe, ici ou là ; mais, on dit qu’elle ne se montre pas à tout le monde. Quand il passe sur les ponts un être humain qui a quelque chose sur la conscience, elle éteint subitement ses reflets, et le passant, épouvanté, fouille en vain, d’un regard désespéré, la surface et le limon du fleuve. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎
Paul Merruau, Revue des Deux Mondes ⮑ “ La première condition à observer dans un voyage en Afrique, c’est de se faire Africain. Heurter les usages, violer les lois du pays, blesser les personnes, humilier et inquiéter les gouvernemens pousser l’audace jusqu’à braver inutilement un climat dangereux dans la pire saison et en négligeant les précautions inspirées par la plus ordinaire prudence, c’est courir, dans toutes les contrées, à une perte certaine. Ce premier point bien établi, nous passerons aux explorations dirigées sur le Niger, à la suite des nombreux voyages qui ont amené la découverte de ce fleuve. ” [↩︎] Source : Wikisource ▶︎